Les lettres que s’échangent Jean Starobinski et Yves Bonnefoy, entre le début des années soixante et la fin de leur vie, n’adoptent pas le ton de l’intimité, ne s’épanchent guère. Elles sont pudiques, amicalement efficaces, informatives, se concentrent sur les nombreuses collaborations éditoriales, les invitations mutuelles, les soutiens aux amis, etc. À l’inverse, leurs conversations semblent avoir été peu directement liées au travail : « Plus important [que des discussions suivies] nous a paru de parler des événements du moment, ou des enfants et de leurs études, ou des amis communs, et des déplacements, des voyages, – petites choses du quotidien la plupart du temps, simples aspects fugitifs d’engagements plus profonds. », écrit Yves Bonnefoy dans « Quelque chose comme une lettre », – missive-article de 1985, d’un autre caractère que celui des lettres postées. Par contre, c’est bien au cœur de leurs travaux d’écriture respectifs que le dialogue muet s’impose et fonde l’amitié. « Vous êtes un de ceux – il en est ainsi quatre ou cinq, poursuit Bonnefoy, auxquels, engagé dans l’acte d’écrire, en proie à ses difficultés, traversé aussi de ses brusques joies, je pense et même je parle, constamment. »

Programme :

♦ 19h : Accueil par Stéphanie Cudré-Mauroux (Bibliothèque nationale suisse, Berne) et François Vitrani (directeur général de la Maison de l’Amérique latine)

♦ 19h10-19h30 : Patrick Labarthe : Bonnefoy et Starobinski : une conversation à mi-voix

♦ 19h35-19h55 : Lancelot Stücklin : Jean Starobinski et Yves Bonnefoy : l’exigence de l’immanence et de la présence

♦ 20h-20h20 : Jeanne Dorn : Bonnefoy et Starobinski devant Goya

♦ 20h25-20h45 :  Numa Vittoz : L’‹ interlocuteur idéal › ? Bonnefoy et Starobinski, textes choisis pour un dialogue

En présence de Gérard Macé.