Musique

Tribune de la musique

des disques et des spectacles

25 avril 2024 à 19h

Animée par Oscar Barahona, Nelson Gómez, Francisco González et Michel Plisson.

Séance consacrée à une grande figure de la musique populaire brésilienne, la pianiste et compositrice Francisca Edwiges Neves Gonzaga (1847-1935), mieux connue comme Chiquinha Gonzaga, à l'occasion de la parution de la traduction en français de sa biographie, Chiquinha Gonzaga - Histoire d’une vie d’Edinha Diniz.

 

Avec la participation de la traductrice Marjorie Yerushalmi et de Jean-Pierre Guis, ancien chargé de cours d’esthétique musicale à l’Université Paris I, bon connaisseur de la musique de Chiquinha Gonzaga.

 

Née à Paris, en 1966, Marjorie Yerushalmi a un parcours atypique et riche de culture(s). Après deux décennies passées sur le continent africain (Côte d’Ivoire et Nigeria essentiellement), Marjorie revient à Paris où elle entreprend une maîtrise LEA anglais-portugais. Ce sera l’occasion pour elle de partir à Salvador de Bahia et à Rio de Janeiro et de conforter son amour pour la musique brésilienne. Devenue interprète et traductrice du portugais du Brésil au français, désormais spécialisée dans les musiques de Brésil, elle traduit d’abord Pixinguinha ou la singularité d’une écoute - Du choro à l’industrie du disque (de Virgínia de Almeida Bessa, paru aux PUM). Elle a ensuite la chance de se voir confier la traduction de Chiquinha Gonzaga - Histoire d’une vie d’Edinha Diniz, un ouvrage fabuleusement documenté, consacré à cette autre immense figure brésilienne, exceptionnelle tant par sa musique que par sa vie. 

 

Francisca Edwiges Neves Gonzaga, dite Chiquinha Gonzaga, naît en 1847 (soit 3 ans avant l’abolition de la traite négrière) à Rio de Janeiro. Elle est reconnue par son père, José Basileu, militaire de carrière, qui épousera ultérieurement sa mère, Rosa de Lima Maria, fille d’esclave. Chiquinha est leur troisième enfant. Très tôt, elle présente d’excellentes dispositions pour la musique. Jeune fille de bonne famille, Chiquinha épouse à 16 ans, Jacinto Ribeiro do Amaral, bel homme et excellent parti. Mais le mariage n’est pas heureux et Jacinto ne supporte pas que sa femme fasse passer la musique avant lui et leurs désormais trois enfants. Chiquinha abandonne le foyer familial, s’éprend d’un ingénieur, João Batista de Carvalho. Blessée par l’infidélité de ce dernier, Chiquinha le quitte, en lui laissant leur fille d’un an, Alice. Chiquinha doit alors gagner sa vie, et ce sera à travers la musique. Dès 1877, elle collectionne les premières fois : première femme à vivre de sa musique, première pianiste à intégrer un ensemble de choro, première compositrice d’opérettes, inventeuse de la première marchinha de Carnaval, première cheffe d’orchestre brésilienne, pionnière des droits d’auteurs musicaux. Rien ne l’arrête…

 

Dans la Suite Retratos (1956), chef-d'œuvre du compositeur et pianiste brésilien Radamés Gnattali (1906-1988), le portrait musical en hommage à Chiquinha Gonzaga, inspiré de son œuvre Corta-Jaca, figure après ceux de trois autres grands musiciens de choro - Pixinguinha, Ernesto Nazareth et Anacleto de Medeiros – considérés comme les piliers historiques de cette musique populaire savante brésilienne d'une extrême beauté et finesse - comme l'atteste cette Suite - toujours vivante et vivace aujourd'hui au Brésil et de plus en plus jouée dans le monde entier.

 

Prochaine séance : jeudi 27 juin à 19h 

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Généralement tous les deuxièmes jeudis de chaque mois, de 19h à 20h30, la Tribune de la Musique, des disques et des Spectacles invite des musiciens, chanteurs, interprètes, compositeurs, ethnomusicologues, danseurs, anthropologues, vidéastes, cinéastes documentaristes à débattre autour des musiques d'Amérique latine, qu'elles soient traditionnelles, populaires et/ou savantes, et présente CDs, livres, partitions, films DVD ou videos-films à l'occasion d'une publication récente, CD, DVD, Films, etc... La Maison de l'Amérique latine communique sur son site le programme précis une dizaine de jours avant la séance.