En présence de :

 

♦ Laura Brondino pour son livre Autorité(s) et obédience dans le Mexique porfirien. Les Jefes políticos de l'Etat du Yucatán 1878-1902. Editions Hispaniques.

Les jefes políticos – ou préfets mexicains – ont constitué un instrument clé de la formation étatique mexicaine au XIXe siècle. Représentants de l’exécutif des Etats fédérés et placés au plus près des pouvoirs locaux, ils ont connu leur âge d’or pendant le long régime de Porfirio Díaz – généralement connu à la fois pour l’accomplissement d’une modernisation accélérée et pour son autoritarisme. Pour penser à nouveaux frais les enjeux de l’étatisation du pouvoir, cette étude régionale appréhende l’existence au long cours du jefe poltíco, instance de gouvernement médiane et d’intermédiaire qui plonge ses racines dans la Monarchie hispanique et traverse tout le XIXe siècle mexicain, jusqu’à la Révolution.

Intégrant l’outillage méthodologique de l’histoire critique du droit à l’approche de la nouvelle histoire politique qui interroge les catégories de la modernité politique ibéro-américaine, l’ouvrage analyse la nature de l’autorité publique dont le jefe político est doté, ainsi que l’expansion et l’exercice au quotidien de ses attributions. Les pratiques de négociation qui ressortent, loin de constituer de simples manquements, concessions ou dévoiements de l’étatisation du pouvoir, dessinent une forme de gouvernement dont les traits font la spécificité de la formation étatique mexicaine et hispano-américaine au XIXe siècle, ici yucatèque.

♦ Luis Dapelo pour le livre Allende, la biographie de Mario Amoros, Editions L'Harmattan dont il a assuré la traduction.

Salvador Allende est un mythe attrapé entre les flammes de La Moneda. Chaque 11 septembre, l’écho impérissable de son appel porteur d’espoir aux « Grandes Avenues » retourne du fond de l’Histoire. Sa résistance héroïque, quasi désarmée, avec un groupe de gardes du corps, fonctionnaires, médecins, collaborateurs et dirigeants politiques face à la trahison des généraux putschistes et l’abjecte conduite de ses instigateurs civils, resplendit à nouveau. Cette biographie trace de façon rigoureuse sa trajectoire politique et profile son portrait humain. »

♦ Eric Roulet pour son livre Le cacique et l'inquisiteur. Les Indiens de la Nouvelle-Espagne devant le tribunal du Saint-Office au XVIe s. La Geste éditions.

Malgré l'intense effort missionnaire déployé par les ordres mendiants en Nouvelle-Espagne au XVI^e siècle, l'idolâtrie demeure ; elle est rapportée par tous les acteurs de la vie coloniale, qui n'ont de cesse de déplorer cette situation scandaleuse. Aussi, la répression des mauvais comportements des nouveaux convertis indigènes s'impose. Elle revient à l'Inquisition qui sévit à leur encontre entre 1521 et 1571 sous la forme d'une inquisition apostolique. Mais comment les Indiens sont-ils traités par l'Inquisition ? Force est de constater que peu de procédures sont engagées à leur encontre malgré le discours de fermeté des autorités. Elles concernent principalement les chefs indigènes ou caciques. Quelles sont les motivations des inquisiteurs et de leurs auxiliaires ? Les raisons d'un procès ne sont-elles pas d'une autre nature que religieuse ? Que dire du face-à-face entre le cacique et l'inquisiteur ?

 

 

Egalement au programme : A l'ombre de Quetzalcoalt. Les prêtres et l'organisation sacerdotale aztèque de Sylvie Peperstraete. Editions Brepols. Ecole pratique des hautes études.

 

La prêtrise aztèque constitue une thématique de recherche à la fois inédite et d’une grande richesse. Quelles étaient les caractéristiques de la fonction sacerdotale au Mexique ancien ? Qui étaient les hommes et les femmes qui, journellement comme en des circonstances plus exceptionnelles, prenaient soin des divinités et veillaient au bon accomplissement des rites ? Quels étaient les modèles mythiques des prêtres mésoaméricains ? Quels étaient leurs rapports avec Quetzalcoatl et Tlaloc, les deux divinités dont ils étaient présentés comme proches ?

C’est un regard neuf qui, à travers ces questions, se porte ici sur les religions mésoaméricaines, étudiées dans leurs aspects pratiques et quotidiens et non pas uniquement au moyen de concepts abstraits ou par le biais des rites les plus spectaculaires – à l’instar de ce qui fut l’une des seules images véhiculées en Europe depuis le XVIe siècle, celle du prêtre arrachant le cœur encore palpitant d’une victime sacrificielle.

Cet ouvrage richement illustré se situe à la croisée de l’iconologie, de l’histoire et de l’anthropologie des religions, tout en intégrant des éléments de philologie et d’archéologie. Il propose une réflexion résolument contemporaine sur la méthodologie à mettre en œuvre pour aborder la documentation relative aux cultures mésoaméricaines préhispaniques et mieux comprendre le processus d’élaboration des sources du XVIe siècle.