Projection - débat

Jorge travaille à la Cinémathèque uruguayenne depuis 25 ans et vit encore chez ses parents. Plus qu’une passion, le cinéma est sa vie. Mais le jour où la Cinémathèque rencontre quelques difficultés financières remettant en cause son activité, Jorge reconsidère sa vie et ose entreprendre une curieuse aventure...

 

Au programme

Pour ce nouveau cycle universitaire 2015-2016 : fictions et documentaires de (presque) tous les pays d'Amérique latine, sélectionnés par l'équipe d'organisation du Ci'noche, autour de la thématique « Crise et Création ». Un cycle de 6 projections et débats.

 

Présentation du cycle

À l’origine, Krisis signifie décision : c’est le moment crucial, dans l’évolution d’un processus incertain, qui permet le diagnostic. Néanmoins, aujourd'hui, la notion de crise fait peur. Le sociologue et philosophe Edgard Morin dénonçait déjà un usage abusif du mot, dès les années 70. « La notion de crise s’est répandue au XXe siècle à tous les horizons de la conscience contemporaine... Mais cette notion, en se généralisant, s’est comme vidée de l’intérieur. Aujourd’hui, crise signifie davantage indécision : c’est le moment où, en même temps qu’une perturbation, surgissent les incertitudes ».

 

Certes, les crises résultent d’un conflit, d’une transition, d’un changement, voire d’un « processus toujours incertain ». Considérant que l’incertain est source d'angoisse, son rejet serait ainsi presque inévitable. Or c'est de l'incertitude, de la perturbation de l'ordre établi, que peut émerger quelque chose de nouveau, ou, comme l'affirme Alain Badiou, « ce sont ces états de crise, qui, par leur propre incertitude peuvent faire émerger de nouvelles « vérités », soient-elles politiques, scientifiques, artistiques ou amoureuses ».

 

En Amérique Latine, les crises politiques, sociales, ont également traditionnellement défié la création artistique. L’art s’est alimenté de ces moments incertains, et nombreux sont les exemples, dans l’histoire latino-américaine, de périodes d’une surprenante créativité malgré des conditions extrêmement troublées. Les films sélectionnés s'inscrivent dans ces creux de l'Histoire et cherchent à faire réfléchir le spectateur, immergé à différents moments de l'évolution des sociétés latino-américaines. Dans les films qui constituent ce cycle, les protagonistes ont tous à surmonter une crise majeure dans leur existence, qu'elle soit politique, sociale ou plus personnelle. Pour surpasser ces moments de tension, points d'inflexion dans leur trajectoire intime, tous ont recours à l'art pour transcender leurs destinées. La crise s'éloigne alors de son aspect le plus négatif pour insuffler une formidable créativité, qui permet aux personnages de surmonter les désordres qu'elle engendre. Comment les réalisateurs ont su s'emparer de ces phénomènes pour les transcender, au travers des personnages dont ils dressent le portrait ?