Carmen Perrin

Entrer dehors sortir dedans

07 mars 2015 16 mai 2015

ENTRER DEHORS SORTIR DEDANS

  • EXPOSITION DU 7 MARS AU 16 MAI 2015
  • du lundi au vendredi, de 10h à 20h, le samedi de 14h à 18h (fermeture les jours fériés et le samedi 2 mai)
  • OUVERTURE VENDREDI 15 & SAMEDI 16 MAI de 14h à 18h
  • accès libre

Commissaire : Lorette Coen

La Maison de l'Amérique latine invite Carmen Perrin à investir ses espaces d'exposition avec une proposition intitulée Entrer dehors sortir dedans imaginée spécifiquement pour les lieux. Sous le commissariat de Lorette Coen, l'artiste bolivienne et genevoise nous livre une œuvre intime, entre sculpture et dessin, qui se joue de l'espace et du temps, des références et des innovations, du vide et du plein.

« Ce que cherche Carmen Perrin : faire apparaître l'immédiat, l'éclair de la proximité. Ce qui l'enivre : la distance franchie d'un trait et aussi, l'affrontement des précisions. Et ce vers quoi elle tend de toutes ses forces : le présent d'elle-même. Ces formules qui miroitent, puisées chez Michel Foucault, la fascinent, elle, femme qui parle avec le corps et use discrètement de la parole».

Sa présence à la Maison de l'Amérique latine revêt un caractère essentiel. Elle y poursuit un mouvement déjà engagé, un cheminement attentif à travers une géologie et une géographie personnelles, résultat de fusions imprévisibles et de combustions contrôlées. Elle répond à une aspiration intime tracée en très léger filigrane dans les travaux présentés. De nature variée, ces oeuvres livrent secrètement leurs fragments d'histoires ». Lorette Coen

Depuis les années 1980, Carmen Perrin explore sans relâche un système d'idées qui composent le cœur de sa pratique : l'expérimentation des propriétés physiques des matériaux, l'alliance du mécanique et de l'organique, le travail des notions de traces et de mémoire. Le produit de ses recherches prend des formes variées dont les racines puisent à la même source, comme tant de différentes solutions à ce qui la préoccupe, encore et à nouveau. Avec une certaine malice, Carmen Perrin interroge le regard du spectateur en le défiant par des jeux d'illusion. Ses œuvres opèrent sur un mode de renversement selon qu'elles sont appréhendées dans une vue d'ensemble ou dans le détail. L'artiste nous force à un aller-retour constant pour nous positionner à juste distance de l’œuvre afin d'embrasser les rapports contradictoires de son travail et de nos perceptions.

C Perrin Les cahiers d'Alberto Forages, Les cahiers d'Alberto (cahiers du cinéma années 80), 2012 ; Revues perforées, 108x86x2cm. Crédit photographique Nathalie Rebholz.  

Carmen Perrin est née en 1953 à la Paz en Bolivie. En 1960, alors qu'elle a 7 ans, son père Alberto décide de s'exiler avec toute sa famille en Suisse dont il est originaire par le biais paternel. Dans la cité de Calvin, Carmen Perrin effectue toute sa scolarité et ses études artistiques. En 1981 elle obtient son diplôme à l’École des beaux-arts de Genève et, en 1986, elle commence à enseigner dans cette institution.

Dans le courant de cette même année, elle participe à une exposition au Musée Cantini à Marseille et s'y installe pour y vivre et y travailler pendant huit ans. En 1993, elle obtient une bourse de la Fondation Landys et Gyr qui lui permet de vivre et d'occuper un atelier pendant une année à Londres. Elle y séjournera deux ans.

Actuellement elle vit et travaille à Genève et occupe aussi régulièrement un atelier en France.

« Ma culture s'est construite dès l'enfance par un mélange de la culture hispano-précolombienne et suisse. J'ai beaucoup regardé certaines œuvres constructivistes. L'Arte Povera m'a autant nourrie que l'art minimaliste, l'art post-minimaliste, le Land Art, l'architecture, la philosophies, la science et le cinéma. ... Carmen Perrin, Extraits du texte Dehors, in Carmen Perrin, Contextes, Ed Infolio, 2004, Suisse ».

Simultanément, la galerie Catherine Putman à Paris exposera des dessins de l'artiste et des pièces plus petites.

Un livre accompagnant les deux expositions est à paraitre chez Till Schaap - Genoud. Il documente les oeuvres des dix dernières années, notamment les interventions intégrées à des constructions et à des sites ainsi que les installations éphémères. (256p., 40€)

    C Perrin Espace éponge Espace éponge, 2013 Chaises perforées ; Dimensions variables. Crédit photographique Serge Hassenböhler.
  •  le 26 mars à 19h projection du film de Michel Favre Si près si loin, développé en collaboration avec Carmen Perrin (76?, Aymara et espagnol, sous titres en français).

Carmen Perrin revient sur les traces de son père en Bolivie, dans l’Île du Soleil, au milieu du lac Titicaca. Dans les années 1950, Alberto Perrin avait filmé les habitants de la communauté Yumani présente sur l’île. De retour dans cette communauté, Carmen restitue aux habitants les films tournés par son père lors de projections dans la salle communale. Tandis que la plasticienne répertorie les archives de sa famille, les habitants de l’île se remémorent les luttes passées.

www.carmenperrin.com

L'exposition dans le journal Le Temps (Suisse)